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Valais: les musées locaux se multiplient

Freitag, 5. Januar 2001 / 09:55 Uhr

Sion - Trente-cinq nouveaux musées locaux ont ouvert leurs portes ces dix dernières années en Valais. Au delà de l'intérêt touristique qu'ils peuvent susciter, ils se profilent comme les témoins d'une société désorientée, en quête de reconnaissance.

«Actuellement, le Valais regroupe 72 musées locaux contre 15 en 1975», explique Werner Bellwald, membre du comité de l'Assocation valaisanne des musées (AVM), qui soutient et supervise la création de ces entités locales. De nouvelles demandes arrivent chaque jour, émanant de collectionneurs privés, d'associations ou de communes.

Ces musées tiennent parfois en une seule pièce aménagée dans une habitation privée. Certaines communes en revanche n'hésitent pas à libérer et même à construire un, voire plusieurs bâtiments à cet effet. C'est le cas de la petite commune haut-valaisanne de St- Nicolas qui héberge trois musées. «Le problème, c'est que tous ces musées ont tendance à vouloir présenter la même chose», dit M. Bellwald. L'AVM conseille aux musées de trouver et mettre en valeur leur spécificité régionale. Par exemple l'alpinisme à Zermatt ou la spéléologie à Chamoson.

Souvent peu rentables et gérés par des bénévoles, ces musées locaux trouvent une première justification dans la plue-value touristique qu'ils représentent. Mais selon les ethnologues, leur prolifération constitue avant tout un phénomène de société. «Nous vivons dans un monde sans projets, désorienté», explique l'un d'eux. Dès lors, les gens croient trouver des références dans leurs racines. «Ainsi à défaut de vivre dans une société de projets, nous vivons dans une société de nostalgie».

En outre, cette société ultra-standardisée crée le besoin de produire son identité propre. Cela concerne les cantons, les régions, les villages et les individus. Le réflexe est alors de puiser dans les «restes» culturels. Conscient de l'ampleur du phénomène, l'Etat du Valais - qui doit déjà gérer sept musées - est incapable de soutenir financièrement cette multiplication de musées locaux. Les 10 millions de francs alloués en 2001 à ses propres institutions culturelles sont à peine suffisants pour couvrir les besoins. «Dès lors, nous jouons aux pompiers», précise M. Bellwald. «Pour pouvoir effectuer un vrai travail professionnel, nous devrions être une dizaine de personnes à plein temps mais nous en sommes bien loin». L'AVM dispose d'un budget annuel de 60 000 francs, versés par la loterie romande et des cotisations de ses membres.

Confrontée à ces limites, l'association se concentre ainsi essentiellement sur l'inventaire des collections, le soutien aux démarches de recherches de fonds, aux conseils. Pour l'avenir, l'AVM va se focalisé sur la mise en valeur des présentations. A défaut de quantité, la qualité primera.
(sda)